Catégories
Histoire de la Philosophie

Des Principes de la Connaissance Humaine de Berkeley, sections 1 à 24

Portrait de George Berkeley par John Smibert (~1729)

Cette synthèse traite des sections 1 à 24 des Principes de la connaissance humaine de George Berkeley.

Nous examinons à travers ce passage la thèse selon laquelle nous ne pouvons connaître que des idées, qui ne ressemblent à rien qui soit hors de l’esprit.

Nous ne connaissons que des idées

  • George Berkeley distingue trois catégories d’idées (section 1) :
    • celles qui viennent des sens à l’instant-même, par la perception, la sensation ;
    • celles qui viennent de l’observation des opérations de l’esprit, « telles que vouloir, imaginer, se souvenir » (comme il le précise dans la section 2) ;
    • celles qui viennent de la mémoire ou de l’imagination.
  • Il existe par ailleurs un « esprit » ou « âme » ou « moi », qui « perçoit » ces idées et « exerce différentes opérations à leur propos » (section 2).
  • En conséquence, nous ne percevons pas les choses en elles-mêmes, mais seulement des idées. Et nous construisons nos concepts de choses sur la base de différentes sensations. Ainsi, « une certaine couleur, une odeur, une figure, une consistance données, qui se sont offertes ensemble à l’observation, sont tenues pour une chose distincte, et le nom de pomme sert à la désigner » (section 1).

« L’existence d’une idée consiste à être perçue » (section 2)

  • Une idée ne peut exister que dans un esprit : par exemple, « la couleur, la figure » n’existent pas dans les choses (section 7).
  • Quant aux choses, telles que nous les concevons, leur existence est en fait toujours liée à une perception, au moins possible : elles n’existent qu’en tant qu’elles sont perçues, ou peuvent l’être : « La table sur laquelle j’écris, je dis qu’elle existe : c’est-à-dire, je la vois, je la sens ; et si j’étais hors de mon cabinet, je dirais qu’elle existe, entendant par là que si j’étais dans mon cabinet, je pourrais la percevoir, ou que quelque autre esprit la perçoit réellement » (section 3).
  • Au contraire, l’existence des choses, en-dehors de « ce fait qu’elles sont perçues » est « parfaitement inintelligible » selon Berkeley (section 3), puisque nous ne pouvons séparer une chose de ce qui fait que nous la percevons : nous ne pouvons percevoir une chose non perçue (section 5).

Il n’existe pas de choses extérieures qui ressemblent à nos idées

  • Rien ne peut ressembler à une idée qu’une autre idée : «  une couleur, une figure, ne peuvent ressembler à rien qu’à une autre couleur ou figure » (section 8).
  • En conséquence, il n’existe pas une « telle chose qu’un objet externe » selon Berkeley (section 15), puisque l’objet est quelque chose que l’on conçoit, auquel on se rapporte. Il est donc toujours interne, et rien d’extérieur ne peut lui ressembler.
  • Et même s’il existait des choses extérieures à nous, il nous serait impossible de les connaître, puisque nous ne pouvons connaître que des idées.
  • Ainsi, au sens de Berkeley, les objets que nous percevons comme nous entourant sont fondamentalement des idées. Mais cela ne doit rien changer à notre manière de les appréhender : « Tout ce que nous voyons, entendons, sentons, et tout ce que nous concevons ou comprenons de façon quelconque, demeure aussi sûr que jamais, est aussi réel que jamais. » (section 34) Berkeley vise simplement à éliminer ce qu’il considère comme étant de faux problèmes, qui naissent de la volonté de connaître une matière qui serait extérieure à notre esprit.

Envie d’aller plus loin ?

Cette synthèse concernant les sections 1 à 24 des Principes de la connaissance humaine de George Berkeley propose une première approche du texte.

Je serais ravi d’en discuter plus amplement avec vous, par exemple pour vous aider dans votre explication de texte, lors d’une séance individuelle.

Vous pouvez aussi poursuivre votre exploration sur Berkeley et la connaissance.

Et pour être informé/e des futurs événements et ateliers, vous pouvez vous inscrire à la newsletter ou suivre ML Philosophie sur Mastodon.

Édition de référence

  • George Berkeley, Les Principes de la connaissance humaine, traduction par Charles Renouvier, texte établi par André Lalande, Georges Beaulavon, Paris, Armand Collin, 1920 ; texte librement disponible sur Wikisource.
  • Voir aussi la version originale : George Berkeley, A Treatise Concerning the Principles of Human Knowledge [1710], Wikisource contributors, on Wikisource.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.